L’Épître est une revue littéraire qui a pour but d’encourager à l’écriture. Menée par une équipe de professionnel·le·s en littérature, elle poursuit un travail de critiques et d’accompagnement à travers une double plateforme.

Faisant la part belle aux autrices et aux auteurs, la revue littéraire L’Épître est tout à la fois un lieu de découverte, un tremplin, un laboratoire, pour les autrices et auteurs débutant·e·s comme pour les écrivain·e·s chevronné·e·s.

Pour une publication sur le site, deux conditions : moins de 500 mots et une recherche de qualité. Le sujet, le genre comme le style sont libres et l’originalité est encouragée !

Parfois, on meurt d’envie d’écrire mais l’inspiration manque.

 Les mètres de brouillons, ébauches de roman et vers épars ne mènent nulle part. Ou alors : on a toujours voulu essayer, mais jamais su par où commencer. C’est ce qu’on appelle l’angoisse de la page blanche.

 Pour y remédier et poursuivre sa mission d’encouragement à l’écriture, 

. Chaque mois, découvrez un nouveau challenge d’écriture pour expérimenter, sortir de votre zone de confort, activer de nouvelles connexions et bousculer vos habitudes littéraires ! 

 (thématique, formelle, ou les deux !) est mise en ligne. Vous avez jusqu’au dernier jour du mois pour envoyer un texte de 

 par le biais de notre formulaire en ligne, en cochant la case « Je participe au challenge d’écriture ».

Mise à part une file d’attente dédiée (et donc, 

), rien ne change. Chaque texte recevra un retour critique et les meilleurs seront publiés sur notre site.

Le Laboratoire | Challenge d'écriture #2 | Décembre 2025

On lance un petit sondage pour connaître votre avis, vos besoins et vos attentes, mais aussi ce que vous aimez ou souhaiteriez voir se développer au sein de la revue ! Les questions portent sur toutes les offres et services de L'Épître. On se réjouit de vous lire, et d'apprendre à vous connaître encore mieux.

Merci d'avance pour le temps que vous consacrerez à ce sondage (env. 10' - 20').

Votre avis nous intéresse !

 Les mètres de brouillons, ébauches de roman et vers épars ne mènent nulle part. Ou alors : on a toujours voulu essayer, mais jamais su par où commencer. C’est ce qu’on appelle l’angoisse de la page blanche.

 (thématique, formelle, ou les deux !) est mise en ligne. Vous avez jusqu’au dernier jour du mois pour envoyer un texte de 

Le Laboratoire | Challenge d'écriture #1 | Novembre 2025

le lave-vaisselle finit son dernier tour :

je bois un verre de blanc offert par les piliers.

je suis surprise de voir leur intérêt quand je leur parle

ils aiment me voir traverser la frontière du bar devenir

l’une d’entre eux et oublient que je sais déjà tout.

sur mon vélo on me reconnait et on me salue

à tout va les habitudes des journées d’été

s’effilochent comme notre bœuf braisé.

Là, je la vois bien, Claire. Les flammes brûlent dans ses yeux. Elle tisonne et le bâton qu’elle utilise attrape le feu. Son profil net sur le sombre de la forêt s’éclaire. Il y a de la suie aux angles de son visage pendant qu’elle agite sa branche, heurte les pierres du foyer. Des étincelles éclatent en poussière orange et filent avec la fumée vers les étoiles. On ne les a jamais aussi bien vues. Enfin, là ça fait quelques jours. Est-ce qu’on s’habitue ? À nos pieds les deux assiettes du repas, léchées. On les lavera, pour révéler les fleurs dessinées sur la céramique brune, avec l’eau de la fontaine taillée dans un tronc, à côté du chalet. T’as déjà coupé du bois, toi ? Elle se marre, et puis elle arrête, en comprenant l’implication de ma question. On pense les deux à la hache, une ballerine plantée dans un billot, sous la forte saillie du toit à l’arrière du chalet, au froid de la roche.

la forme du monde

Comment toucher le pied de l'arc-en-ciel

N'est-ce pas merveilleux ?

Dix bouches cousues

Ana Sweet Pie

facile l'été

Le grand bouleversement

Bye-bye nénés

La blessure

minérale sans bulles

Le retour d'Uli S.

Volume XI

Tout va vite, très vite, trop vite
Derrière la vitre
Baffée de branches
Giflée de feuilles
Écran cathodique aux grésillements verts
Un pin plane
Suivi d’un érable
D’un bouleau
Les autres troncs ploient, choient, craquent, se fendent, s’éciment
Le parc Gallet se décime

Sauver la planète n’a jamais été aussi facile

Chaque fois qu’il y pense c’est tous les souvenirs qui remontent. Surtout que leur histoire remonte à il y a bien longtemps. Patrice et Simon sont allés à l’école ensemble. C’est dans une campagne industrielle qu’ils ont grandi loin des immeubles et des clubs de techno. Ce genre de campagne où si ton père est électricien tu le seras aussi. Ce genre de campagne où tu rencontres ta meuf à l’auberge tu restes marié toute ta vie avec même si tu lui fous des beignes. Ce genre de campagne où ta meuf c’est forcément une meuf. Ce genre de campagne où il y a des maisons individuelles
pour faire comme les Américain·es. Ce genre de campagne où l’épicerie sent le fromage de chèvre et n’en vend même pas. Ce genre de campagne où la pensée politique générale est une orgie de lointaines valeurs religieuses, de discours réactionnaires et de théories complotistes. Ce genre de campagne où la violence est partout. Ce genre de campagne sors pas du moule sinon t’étonne pas que ton arcade pisse le sang.


Un pique-nique

svaebreen

(out)burst

Hawaï-sur-Garonne

Café froid

Scène vide : un homme, une femme

essais-erreurs

Télégramme pour personne

La corde sensible

Non-lieu commun

Lennie

encore le monde

Tempête

N'importe quelles vies

Volume X

perdue dans un océan de mégots décomposés.

les yeux rivés à cette muraille de calcaire

où s’échoue toute la lie de ce monde étrange.

qui m’emporte vers cet horizon vertical.

Quels sont ces rochers qui m’attirent ?

Ces écueils rouge sang qui giclent et dégoulinent d’ordure

comme du lait caillé d’un sein maléfique.

comme de vieilles planches en polystyrène.

Horizon inatteignable où ma volonté s’épuise sans relâche

et finalement s’abandonne dans le courant contraire

comme un vulgaire déchet poussé à la décharge

Où tout a commencé et tout est à refaire.

Marée toxique

Je promène mes doigts sur la fenêtre pour attraper avec mon imagination quelques flocons. La vitre est brûlante. Je frissonne.

Il y a beaucoup de monde devant nous. On s’arrête. J’ai l’impression que tous nos voisins ont aussi décidé de prendre la route ce soir. J’aurais bien aimé voyager avec mes copains de la bibliothèque. J’attrape mon carnet et décide d’écrire notre aventure pour pouvoir la leur raconter à mon retour. J’entends le grésillement de la radio. Mon père semble chercher une fréquence en particulier… 

« … les images nous provenant de l’île de Kyūshū sont tragiques. L’ONU vient de déclarer l’état d’urgence climatique et la population est conviée à évacuer au plus vite en… »

Je commence à avoir envie de faire pipi. 

Mon père, concentré sur la carte routière calée entre ses mains, ne lève pas les yeux. Ma mère, elle, se retourne, le visage gonflé.

-    Je suis désolé, mon chéri, mais on ne peut pas s’arrêter pour le moment. Essaie de te retenir.

-    Mais… pourquoi ? À cause de la neige ?

Surprise par ma remarque, ma mère jette un coup d’œil dehors, au cœur de ce tourbillon blanc, puis se retourne en ma direction, prenant le temps de détacher sa ceinture pour pouvoir me faire face entièrement. Son visage, habituellementsi réconfortant, ressemble à un masque triste et pâle.

-    Oh, mon ange… – je la vois réfléchir quelques instants – tu te souviens du volcan Aso, celui que nous sommes allés voir il y a deux ans pour les vacances de printemps ?

-    Et tu te rappelles ce que nous a dit le guide concernant le volcan ?

-    Qu’il dort depuis très longtemps et qu’il se réveillera peut-être un jour.  

-    Oui c’est ça. C’est justement ce qui est arrivé cette nuit. Ce que tu vois tomber autour de toi, ce sont des cendres, et ce serait dangereux pour toi de sortir. 

Mon père s’éclaircit la voix, nous demande d’arrêter de parler et augmente le volume.

« … alors que les évacuations sont toujours en cours, nous venons d’apprendre qu’une vague de 45 mètres de haut se dirige tout droit sur… »

La radio s’arrête brutalement. Je ressens la voiture trembler, d’abord doucement, avant de s’agiter de plus en plus vite. Dehors, j’entends des cris aigus étouffés par de violentes bourrasques qui font tanguer les voitures. Je serre contre moi mon petit carnet et ferme les yeux. Lorsque je sens les mains de mes parents agripper fermement les miennes, j’ouvre les yeux, et je vois qu’il s’avance brutalement vers nous, ce gigantesque mur d’eau. Alors je pleure… je ne vais jamais revoir mes copains de la bibliothèque. 

« Grshhh… il est difficile de décrire ce que nous voyons… le Sud-Est de l’île vient d’être englouti en quelques secondes… on estime déjà à plus d’un million le nombre de victimes… zzzzz ».

Carnet flottant

Antoinette Rychner, née en Suisse en 1979, diplômée de l’Institut Littéraire, écrit du théâtre et de la prose. Plusieurs de ses pièces sont publiées aux éditions les Solitaires Intempestifs.
Son premier roman, 

 (Buchet-Chastel, 2015), lui vaut un Prix suisse de littérature en 2016. 

, (idem, 2020) rencontre un large écho auprès du public et des médias francophones. 

troisième roman, paraît en 2025 aux éditions Fugue. Elle crée également des performances littéraires.

Atelier d'écriture avec Antoinette Rychner

L'atelier d'écriture qu'animera Julien Sansonnens le mardi 10 février 2026 est déjà complet ! Si vous n'avez pas réussi à réserver votre place, inscrivez-vous sur cette liste d'attente et nous prendrons contact avec vous en cas de désistement.

Atelier d'écriture avec Julien Sansonnens | Liste d'attente

Julien Sansonnens partage son temps entre Lausanne et le Valais, où il travaille dans le domaine de la santé. En 2015, il crée Lettres romandes, un podcast consacré à la littérature contemporaine. En 2017, il est cofondateur de la revue littéraire La cinquième saison. Il est l’auteur de plusieurs romans et d’un recueil de nouvelles. Privilégiant une écriture volontiers désenchantée, il inscrit son œuvre dans une critique renouvelée de la postmodernité. Son roman 

 (L’Aire, 2023) est lauréat du Prix Eugène Rambert 2025.

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