L’Épître est une revue littéraire qui a pour but d’encourager à l’écriture. Menée par une équipe de professionnel·le·s en littérature, elle poursuit un travail de critiques et d’accompagnement à travers une double plateforme.

Faisant la part belle aux autrices et aux auteurs, la revue littéraire L’Épître est tout à la fois un lieu de découverte, un tremplin, un laboratoire, pour les autrices et auteurs débutant·e·s comme pour les écrivain·e·s chevronné·e·s.

Pour une publication sur le site, deux conditions : moins de 500 mots et une recherche de qualité. Le sujet, le genre comme le style sont libres et l’originalité est encouragée !

Les Presses littéraires de Fribourg forment une maison d’édition à but non lucratif, basée à Fribourg, portée par les membres du Département de littérature française de l’Université de Fribourg, mais non-rattachée à l’Université. Lors de cette soirée, nous souhaitons présenter les dessous du monde de l’édition, du travail très concret sur le texte jusqu’à sa publication et sa diffusion.

La soirée se déroulera selon le programme ci-dessous :

 : Mot de bienvenue et apéritif officiel

 : « Les débuts des PLF », Lucas Giossi, co-fondateur des PLF

 : Lecture croisée des auteurs : Bastien Roubaty et Pier Paolo Corciulo

 : Les PLF de l’intérieur avec les lectrices du comité : Agathe Herold, Salomé Chofflon et Klara Bourban

 : Lecture croisée des auteur-es : Françoise Godel-Huwiler et Jean-François Haas

 avec les comédien-nes Laetitia Barras, Joséphine de Weck et Térence Carron

Il se tiendra également une présentation « Le texte au scalpel », qui exposera le travail éditorial mené par les PLF au travers de certains romans publiés. 

L’événement est gratuit et ouvert à tout le monde !

Les PLF fêtent leurs 10 ans !

Salomé Chofflon, Raphaël Cornaz et Maximilian Bremner - publié à plusieurs reprises sur notre site - sont invité·es au micro d'Unimix pour parler d'écriture et notamment de L'Épître.

L'émission est disponible en podcast, juste 

L'Épître au Café-radio d'Unimix

La place Python, on la connaît, on y passe, on s’y arrête, on y mange, on y fête, on y vit… Et si on la racontait par la plume ? Décor ou personnage principal ? Un samedi au marché ou une soirée de concert mémorable ? Le temps d’un atelier à MEMO mené par Marilou Rytz, explorons et réinventons notre place Python. 

Writing Day - Atelier d'écriture animé par Marilou Rytz

Tout va vite, très vite, trop vite
Derrière la vitre
Baffée de branches
Giflée de feuilles
Écran cathodique aux grésillements verts
Un pin plane
Suivi d’un érable
D’un bouleau
Les autres troncs ploient, choient, craquent, se fendent, s’éciment
Le parc Gallet se décime

Sauver la planète n’a jamais été aussi facile

Chaque fois qu’il y pense c’est tous les souvenirs qui remontent. Surtout que leur histoire remonte à il y a bien longtemps. Patrice et Simon sont allés à l’école ensemble. C’est dans une campagne industrielle qu’ils ont grandi loin des immeubles et des clubs de techno. Ce genre de campagne où si ton père est électricien tu le seras aussi. Ce genre de campagne où tu rencontres ta meuf à l’auberge tu restes marié toute ta vie avec même si tu lui fous des beignes. Ce genre de campagne où ta meuf c’est forcément une meuf. Ce genre de campagne où il y a des maisons individuelles
pour faire comme les Américain·es. Ce genre de campagne où l’épicerie sent le fromage de chèvre et n’en vend même pas. Ce genre de campagne où la pensée politique générale est une orgie de lointaines valeurs religieuses, de discours réactionnaires et de théories complotistes. Ce genre de campagne où la violence est partout. Ce genre de campagne sors pas du moule sinon t’étonne pas que ton arcade pisse le sang.


Un pique-nique

svaebreen

(out)burst

Hawaï-sur-Garonne

Café froid

Scène vide : un homme, une femme

essais-erreurs

Télégramme pour personne

La corde sensible

Non-lieu commun

Lennie

encore le monde

Tempête

N'importe quelles vies

Volume X

manteaux de laine à col de fourrure, pulls à col roulé, jupes plissées, robes sobres, collants bleu marine, pantalons gris en velours côtelé, mes habits de larmes, les accrocher dans l’armoire, sur chaque cintre, il est écrit en lettres noires 

, il faut, dit la mère, savoir, dit le père, constamment, dit la mère, tout imaginer, dit le père, sans y croire, dit la mère, sans rien espérer, dit le père, sans quoi tu seras déçue, dit la mère, il faut se plier à la réalité, dit le père, sans quoi la vie, dit la mère, te punira

Il y a des endroits qui changent du jour au lendemain. 

Tu n’avais jamais vu ce chantier à côté du parc. 

En deux semaines le scraper fit le désert 

autour, la géométrie des fleurs extirpées sans hésitation. 

La grue se lève du néant, fantôme solitaire. 

Sera-t-il encore possible de croire qu’un cirque se pose sur la plaine, 

avec ses bras d’acier et les rigolades des enfants 

qui voltigent dans le rien ?

la petite fille qui

L'ours

De l'eau dans le couloir

Seuil

Choc

Le souffle oblique des cachalots

La garde

Tanguer matin

Passé le vestibule

Les miettes

Notre asile

Animal d'acier

saison des pluies

L'incendie

Poèmes qui tiennent ensemble

Volume IX

Elle m’a appelée pendant que je marchais au bois près de la rivière, mon téléphone est toujours en silencieux. Je ne lui ai pas dit bonsoir. 

Le lendemain nous roulions pour aller la voir et déjà elle s’était endormie pour ne plus s’éveiller, jamais. Nous avions rendez-vous dans l’après-midi, nous l’avons vue le matin finalement. Tandis qu’elle ne verrait plus rien du tout. 

C’était un beau matin, rose au ciel bleu, plein de promesses.

La seconde suivante je portais sa valise, pour sortir de la morgue. Je la laissais seule et dépourvue dans une blouse anonyme. Mon bras pesait des siècles, il emportait les vêtements dont elle n’aurait plus besoin. Camouflées entre deux chemises c’est sûr qu’il y avait quelques respirations des jours où le monde encore, pouvait exister. 

Je ne savais pas la toucher, d’abord. Il y avait cette nécessité brûlante de sentir, pour vérifier ; mais c’était comme, trahir. J’étais simplement raide face au corps raide que j’avais connu toute ma vie, qui maintenant n’était plus que cela.  

Et puis le temps a passé et j’ai touché avec le dos de mon doigt comme pour chercher, à travers le drap. J’ai senti le mauvais froid, très froid. Qui transperce et glace dans les os. C’était mou aussi, un peu. Comme ce qu’on touche sous vide au rayon frais des supermarchés.

Mais le sourire qui perçait mes larmes l’affirmait : ce corps était encore tout plein d’elle. Je l’avais retrouvé, un peu. 

J’ai hésité avant de lever le linceul, et puis j’ai repensé à l’histoire de ma grande tante. « Elle n’a pas peur des morts Henriette, elle a soulevé le drap sur ton grand-père, pour voir s’il avait toujours sa montre. » Moi non plus, je n’ai pas peur des morts. Alors diable, quoi ? Bien sûr je soulève l’étoffe et même, de ma main je presse la sienne. 

C’était froid et pourtant ça réchauffait. 

J’ai glissé une enveloppe sous les draps satinés qui froussent, un peu contre son ventre. Ma tante, elle aimait les draps chauds, les draps lourds. Lorsque le soir du réveillon je me glissais dans son lit contre ma mère pour entendre encore une histoire de Noël avant de feindre l’endormissement ; ma peau s’enflammait de la chaleur que son linge renvoyait. 

J’ai installé là l’enveloppe. Les billets d’avion pour Le Caire à son nom et au mien. Avec quelques grains du café qu’elle aimait tant.

Une nuit quand j’avais huit ans, j’ai rêvé que nous allions ensemble en Égypte en voiture. Il n’a jamais été question que nous le fassions vraiment, le désir est resté pourtant. 

Elle ne verrait rien de tout cela, ma tante. C’était pour moi, je crois, l’enveloppe. J’ai pensé que peut-être, au moment de la crémation, une odeur accueillant l’aube qui déglace la fenêtre, qui réchauffe le corps ; la bonne odeur de café ; envahirait une seconde le fourneau. Un parfum de confort, de chaleur. Pour quelqu’un, n’importe qui.

Un beau matin

Et posé les mains des deux côtés de la balance

Je garde quand même deux trois folies ici et là

Un kebab certains dimanches soir et une grasse mat de 9h et demi

Pour poser mon cul sur la table et regarder dehors par la fenêtre

Je suis content de boire de l’eau froide et m’en contente tu vois

J’aime les parkings de supermarché le dimanche

À l’heure où la ville ferme sa gueule

Je suis caché avec mes bics mes feuilles mes sous

C’est facile je n’ai pas encore regardé mourir ma mère

Mou garçon

Journaliste à La Gruyère, Eric Bulliard a publié deux romans, 

(L’Hèbe, 2022). Il est également co-auteur, avec Michaël Perruchoud et Guillaume Pidancet, de 

(Cousu Mouche), sorti en 2020. Au début 2024, il a signé son premier texte pour le théâtre, 

Si c’est un garçon, on l’appelle Figaro

, créé au Théâtre des Osses, à Givisiez.

Atelier d'écriture avec Eric Bulliard

Du roman à la nouvelle en passant par la bande-dessinée, Mélanie Richoz, auteure fribourgeoise, a publié une quinzaine de livres depuis 2010 : 

 (Slatkine, 2020) notamment. Son dernier roman, 

 (Slatkine, 2023), a reçu le Prix des Auditeurs de la RTS 2023 et fait partie de la sélection du Roman des Romands 2024-2025.

Atelier d'écriture avec Mélanie Richoz

Né en 1989, Romain Buffat vit à Lausanne. Après une formation en écriture à l’Institut littéraire suisse, où il a co-fondé le collectif littéraire Hétérotrophes, il a étudié les Lettres à l’ Université de Lausanne. Son 

Qwertzédaire. Histoires d’une Hermès 3000

 est paru en feuilleton et a été exposé en 2021 dans le cadre du projet Rock me Baby. Après 

 en 2018 (éd. d’autre part, prix Terra Nova, prix chênois), son deuxième roman 

 est paru en 2023 aux éditions Double ligne.

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Un beau matin

Mou garçon

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