L’Épître est une revue littéraire qui a pour but d’encourager à l’écriture. Menée par une équipe de professionnel·le·s en littérature, elle poursuit un travail de critiques et d’accompagnement à travers une double plateforme.

Faisant la part belle aux autrices et aux auteurs, la revue littéraire L’Épître est tout à la fois un lieu de découverte, un tremplin, un laboratoire, pour les autrices et auteurs débutant·e·s comme pour les écrivain·e·s chevronné·e·s.

Pour une publication sur le site, deux conditions : moins de 500 mots et une recherche de qualité. Le sujet, le genre comme le style sont libres et l’originalité est encouragée !

La plateforme Versopolis - l'une des plus importantes pour la poésie en Europe - organise tous les ans une exposition poétique en ligne.

L'Épître a le plaisir d'y participer cette année par l'intermédiaire de son volet audio-poético-visuel 

Le projet présenté est une création sonore d'Oscar Vaurs qui fait se rencontrer les poèmes 

 d'Apolline Fellay, tous deux publiés sur le site de L'Épître. L'animation est signée Luc Grandemange.

 pour (re)découvrir ce projet, ainsi que plein d'autres créations venues de toute l'Europe.

Poetry Expo 25

L'Épître vous invite, en tant que partenaire du Festival des Anciennes Terres, à participer au stage de poésie déclamée animé par Sophie Jeukens et Marien Guillé.

Dans le cadre de ce stage, Sophie Jeukens et Marien Guillé vous invitent à rejoindre la brigade d’intervention poétique fribourgeoise ! Votre mission, si vous l’acceptez, sera de propager la poésie sous toutes ses formes, de bouche à oreilles, sur toute la période du festival. La préparation aura lieu lors d’un stage, les 11 et 12 janvier 2025. Durant ces deux jours, les participant·es expérimenteront des amorces d’écriture en lien avec la programmation et les espaces du festival, et différents dispositifs d’oralisation (criée publique, poésie de comptoir, lecture à l’oreille, consultation poétique, etc.) Ensuite, sur la durée du festival du 15 au 25 janvier, la brigade sera éclatée en sous-groupes, qui réaliseront des interventions dans divers espaces et formats. Selon les affinités et disponibilités des un·es et des autres, les participant·es seront invité·es à se joindre à différents rendez-vous. Le planning des interventions envisagées sera communiqué au moment de l’inscription.

Stage de poésie déclamée

Les Presses littéraires de Fribourg forment une maison d’édition à but non lucratif, basée à Fribourg, portée par les membres du Département de littérature française de l’Université de Fribourg, mais non-rattachée à l’Université. Lors de cette soirée, nous souhaitons présenter les dessous du monde de l’édition, du travail très concret sur le texte jusqu’à sa publication et sa diffusion.

La soirée se déroulera selon le programme ci-dessous :

 : Mot de bienvenue et apéritif officiel

 : « Les débuts des PLF », Lucas Giossi, co-fondateur des PLF

 : Lecture croisée des auteurs : Bastien Roubaty et Pier Paolo Corciulo

 : Les PLF de l’intérieur avec les lectrices du comité : Agathe Herold, Salomé Chofflon et Klara Bourban

 : Lecture croisée des auteur-es : Françoise Godel-Huwiler et Jean-François Haas

 avec les comédien-nes Laetitia Barras, Joséphine de Weck et Térence Carron

Il se tiendra également une présentation « Le texte au scalpel », qui exposera le travail éditorial mené par les PLF au travers de certains romans publiés. 

L’événement est gratuit et ouvert à tout le monde !

Les PLF fêtent leurs 10 ans !

le lave-vaisselle finit son dernier tour :

je bois un verre de blanc offert par les piliers.

je suis surprise de voir leur intérêt quand je leur parle

ils aiment me voir traverser la frontière du bar devenir

l’une d’entre eux et oublient que je sais déjà tout.

sur mon vélo on me reconnait et on me salue

à tout va les habitudes des journées d’été

s’effilochent comme notre bœuf braisé.

Là, je la vois bien, Claire. Les flammes brûlent dans ses yeux. Elle tisonne et le bâton qu’elle utilise attrape le feu. Son profil net sur le sombre de la forêt s’éclaire. Il y a de la suie aux angles de son visage pendant qu’elle agite sa branche, heurte les pierres du foyer. Des étincelles éclatent en poussière orange et filent avec la fumée vers les étoiles. On ne les a jamais aussi bien vues. Enfin, là ça fait quelques jours. Est-ce qu’on s’habitue ? À nos pieds les deux assiettes du repas, léchées. On les lavera, pour révéler les fleurs dessinées sur la céramique brune, avec l’eau de la fontaine taillée dans un tronc, à côté du chalet. T’as déjà coupé du bois, toi ? Elle se marre, et puis elle arrête, en comprenant l’implication de ma question. On pense les deux à la hache, une ballerine plantée dans un billot, sous la forte saillie du toit à l’arrière du chalet, au froid de la roche.

la forme du monde

Comment toucher le pied de l'arc-en-ciel

N'est-ce pas merveilleux ?

Dix bouches cousues

Ana Sweet Pie

facile l'été

Le grand bouleversement

Bye-bye nénés

La blessure

minérale sans bulles

Le retour d'Uli S.

Volume XI

Tout va vite, très vite, trop vite
Derrière la vitre
Baffée de branches
Giflée de feuilles
Écran cathodique aux grésillements verts
Un pin plane
Suivi d’un érable
D’un bouleau
Les autres troncs ploient, choient, craquent, se fendent, s’éciment
Le parc Gallet se décime

Sauver la planète n’a jamais été aussi facile

Chaque fois qu’il y pense c’est tous les souvenirs qui remontent. Surtout que leur histoire remonte à il y a bien longtemps. Patrice et Simon sont allés à l’école ensemble. C’est dans une campagne industrielle qu’ils ont grandi loin des immeubles et des clubs de techno. Ce genre de campagne où si ton père est électricien tu le seras aussi. Ce genre de campagne où tu rencontres ta meuf à l’auberge tu restes marié toute ta vie avec même si tu lui fous des beignes. Ce genre de campagne où ta meuf c’est forcément une meuf. Ce genre de campagne où il y a des maisons individuelles
pour faire comme les Américain·es. Ce genre de campagne où l’épicerie sent le fromage de chèvre et n’en vend même pas. Ce genre de campagne où la pensée politique générale est une orgie de lointaines valeurs religieuses, de discours réactionnaires et de théories complotistes. Ce genre de campagne où la violence est partout. Ce genre de campagne sors pas du moule sinon t’étonne pas que ton arcade pisse le sang.


Un pique-nique

svaebreen

(out)burst

Hawaï-sur-Garonne

Café froid

Scène vide : un homme, une femme

essais-erreurs

Télégramme pour personne

La corde sensible

Non-lieu commun

Lennie

encore le monde

Tempête

N'importe quelles vies

Volume X

La situation de notre petite ménagerie était merdique et le patron dépressif. Le nombre de visiteurs diminuait sans arrêt à cause du lavage de cerveau lancinant des soi-disant protecteurs des animaux. Les proprios voulaient palper un bénéfice minimal constant, ces deux-là avaient des oursins dans les poches. Fallait assurer ce minimum. Je ne pouvais pas me permettre de me faire virer, ni qu’ils ferment le bastringue.

Heureusement, j’ai l’art de démêler les queues de singes. C’est Némée, notre vieux lion, qui m’a montré la voie. En mourant, le pauvre. Sa disparition représentait une économie de deux-cents kilos de bidoche par mois et les frais de fonctionnement s’allégèrent d’autant. J’ai dit à Bébert de mettre une collerette de lion au chien et de l’empêcher d’approcher des vitres. J’ai vendu la peau de Némée au black et sa mort passa au bleu : une découverte de génie ! J’ai partagé le bénef entre nous trois, Louis, le gros Bébert et moi.

J’ai donc su prendre le taureau par les cornes et ai suivi les bons conseils de notre pauvre Némée : suffisait de diminuer le nombre d’animaux pour diminuer les frais de fonctionnement. Les oiseaux et les rongeurs d’aspect ordinaire n’intéressent guère le grand public, je les ai fourgués à droite et à gauche pour des adoptions plénières. Avec ou sans eux, c’est kif-kif. J’ai gardé les perroquets, cacatoès, ibis, flamants et autres oiseaux spectaculaires. J’ai aussi viré les doublons : exit les surnuméraires ! Les proprios n’y ont vu que du feu, ils ont une mémoire de poisson rouge. Tout ce qui les intéresse c’est la thune. Mon budget bouffe s’en est si bien trouvé que j’ai encore pu partager quelques picaillons excédentaires entre Louis, le gros Bébert et moi. Discrétos évidemment ; rusé comme un renard, le mec.

Aujourd’hui, je n’ai plus d’animaux à donner, encore moins à vendre, mais nos bénéfices pourraient encore s’améliorer. Un panda, c’est l’assurance d’avoir beaucoup de visiteurs. C’est aussi neuf-cents kilos de pousses de bambous par mois et des soins constants. Faut s’adapter, dans la vie. On s’est adaptés. Louis et le gros Bébert sont gais comme des pinsons. Bébert s’entraine déjà avec le déguisement ; il sortira de la grotte du panda trois fois par jour, fera un tour dans l’enclos, loin des vitres et des clôtures et retournera dormir dans la grotte où on verra son gros postérieur couché. Le public sera ravi. Ça va être la belle vie ici. Louis a presque fini de creuser le trou, la semaine prochaine, on liquide le panda. 

Le zoo déficitaire

Au cri des choucas

Né en 1989, Romain Buffat vit à Lausanne. Après une formation en écriture à l’Institut littéraire suisse, où il a co-fondé le collectif littéraire Hétérotrophes, il a étudié les Lettres à l’ Université de Lausanne. Son 

Qwertzédaire. Histoires d’une Hermès 3000

 est paru en feuilleton et a été exposé en 2021 dans le cadre du projet Rock me Baby. Après 

 en 2018 (éd. d’autre part, prix Terra Nova, prix chênois), son deuxième roman 

 est paru en 2023 aux éditions Double ligne et a été récompensé d'un Prix suisse de littérature.

Un lieu ce n'est pas seulement un point sur une carte. Un lieu c'est bien sûr un nom, mais c'est aussi des souvenirs qui y sont rattachés, des images, des odeurs, des préjugés et des projections, une topographie particulière, un certain climat ainsi qu'un empilement de récits. Trop souvent les lieux ne servent que de décor dans les textes littéraires. Nous essayerons, dans cet atelier, de les ramener au premier plan, à leur juste place.

Atelier d'écriture avec Romain Buffat

Eva Marzi est née en 1985 à Genève et est docteure en sociologie. En 2020, elle obtient un diplôme de la Haute école des arts de Berne, en écriture littéraire. Dans ses poèmes, Eva Marzi explore le rapport à la nature et la métaphore du langage, ainsi que les thèmes de la migration et de la perte de sens. 

 (éditions d’en bas), son premier recueil, est paru en 2022 et a reçu le prix Renée Vivien. En 2024, elle publie un second recueil – 

Atelier d'écriture avec Eva Marzi [COMPLET] 

Travaillant la plupart du temps en collectif, Daniel Vuataz (1986) a coécrit plusieurs romans aux éditions Zoé depuis 2018 : 

 (2023) avec Aude Seigne, Anne-Sophie Subilia, Bruno Pellegrino et Matthieu Ruf. Il a cosigné le roman 

 (Flammarion, 2016) avec le Collectif AJAR et la comédie musicale 

 (2018) avec Renaud Delay. Il participe à la programmation des Lectures Canap et du Cabaret Littéraire à Lausanne, où il vit.

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